Pour commencer ce sujet, je vous propose un extrait du livre de Claudio Magris Microcosmes :
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[...] Une fois entrés dans le bâtiment, il semblerait plus que légitime de s'adresser à un employé pour savoir si dans la bibliothèque il y a des livre sur la région et son histoire, en particulier les oeuvres de Giuseppe Malattia della Vallata, versificateur du XIXe siècle, auteur des Chants de la Valcellina et d'un Hymne à la Matière. "Excusez moi mais qui représentez vous ?" demande à son tour l'employé, qui ne parvient pas à concevoir que quelqu'un puisse chercher un livre ou se promener pour son propre compte. La question est difficile [...] Certes elles (les réponses) sont nombreuses, les catégories dont quelqu'un pourrait dire légitimement qu'il les représente : les bipèdes, les enseignants, les conjoints, les pères, les fils, les voyageurs, les mortels, les automobilistes, mais... Ainsi, le fruit de ce voyage au pays des ancêtres est la perte d'un autre petit morceau de l'autonomie individuelle, de Sa Majesté le Moi. Il faudra donc se résigner à ne plus dire : "Vous ne savez pas qui je suis", mais : "Vous ne savez pas qui je représente."
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C'en est fait de l'introduction. Celle ci pour montrer que progressivement, notre pouvoir n'est plus personnel mais dépendant de l'organisation à laquelle nous appartenons, de près ou de loin. Qu'elle que soit sa nature (privée, religieuse, associative ...), nous n'avons désormais de légitimité qu'une fois adhérant à un groupement reconnu ou créé pour l'occasion : SOS tout petit, diverses associations de malades (affaire Timsit par exemple) ...
Pourquoi avançons nous toujours plus sur cette voie commencée il y a fort longtemps ? Allons nous assister à une remise en question lorsque les Lobbies controleront les états ?